Quelques personnes du pays affirmeraient volontiers que ce lie fut jadis Uxellodunum et y appliquent les commentaires. On y rencontre la fontaine desséchée, l’endroit par où les Romains, après avoir élevé une tour de dix étages dont on retrouve les fondements, pénétrèrent dans la fissure du roc d’Aucor et de là creusèrent des canaux souterrains par lesquels ils tarirent la fontaine.

Le Flusain serait le ruisseau de Vers, qui a en moyenne 8 mètres de largeur et qui ne pouvait être dérivé à cause du peu d’espace qu’offrait la vallée (il me semble que ce n’était pas un obstacle in surmontable. Je ne crois pas que cette hypothèse mérite un instant la discussion, et pour mon compte je la regarde comme inadmissible ; ce qui est certain, c’est que Murceint a été occupé antérieurement à la conquête romaine et que, plus tard, les vainqueurs s’y établirent comme dans un bon poste d’observation, naturellement défendu et dominant une grande étendue de pays.

On trouve, dans l’enceinte de Murceint et sur le penchant des collines que baigne le ruisseau de Vers, une innombrable quantité de débis de poteries romaines et surtout d’amphores de grande dimension ; des meules à bras dont une complète et très bien conservée, des médailles gauloises et romaines. Il y a quelques jours, un paysan, en creusant le sol pour faire un transport de terre, a mis au jour une amphore entière de plus de 1 mètre de hauteur, renfermant des cendres, des ossements et un morceau de fer qu’il n’a pu me monter et qui pourrait être un fer de lance, d’après se description.

Tout auprès il a trouvé la moitié d’un autre vase de même forme et de même dimension . il est probable que des fouilles bien faites produiraient d’heureux résultats. Je ne sache pas qu’on ait découvert de substructions, mais la tradition rapporte qu’on s’est chauffé pendant des siècles avec les bois qu’on a trouvé sous terre. On m’a dit que pendant le moyen âge un château s’élevait sur le plateau de Murceint : on pourrait le reconnaître dans l’endroit qu’on appelle le Fort et dont quelques parties, en effet, m’ont paru être de cette époque, vues à distance.